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La justice américaine inculpe une haute magistrate dans le viseur de Trump
information fournie par AFP 10/10/2025 à 01:42

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James le 16 février 2024  ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James le 16 février 2024 ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )

Après l'ancien directeur du FBI, une autre bête noire de Donald Trump a été inculpée jeudi: la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, qui avait obtenu sa condamnation en 2024 dans une vaste affaire de fraude.

La haute magistrate de 66 ans a été inculpée en Virginie par un grand jury, une commission de citoyens investie de pouvoirs d'enquête, sur des soupçons de fausses déclarations à l'occasion de l'obtention d'un prêt bancaire.

"Nul n’est au-dessus des lois. Les accusations portées dans cette affaire concernent des actes criminels délibérés et de graves atteintes à la confiance du public", écrit la procureure fédérale de Virginie Lindsey Halligan, à l'origine des poursuites, dans un communiqué.

C'est cette même magistrate, une proche de Donald Trump auprès duquel elle travaillait comme conseillère à la Maison Blanche, qui en septembre avait lancé la procédure contre l'ex-chef de la police fédérale James Comey.

Les faits visant Letitia James, élue du Parti démocrate, concernent une maison de Norfolk (Virginie) qu'elle possède, dont elle aurait déclaré faussement qu'elle était sa résidence principale dans des documents de prêt hypothécaire, ce qui lui aurait permis d'obtenir des conditions d'emprunt plus favorables.

Cette dernière a aussitôt dénoncé des "représailles politiques". "Nous combattrons vigoureusement ces accusations sans fondement", écrit-elle.

"Voilà à quoi ressemble la tyrannie", a réagi pour sa part le ténor démocrate au Sénat Chuck Schumer.

"Ce que nous voyons aujourd'hui n'est rien d'autre que l'instrumentalisation du ministère de la Justice pour punir celles et ceux qui tiennent les puissants pour responsables", a commenté la gouverneure de l'Etat de New York, Kathy Hochul, elle aussi démocrate.

- "Procureur dur" -

Depuis plusieurs semaines, Donald Trump met la pression sur son ministère de la Justice pour obtenir des poursuites contre certains de ses adversaires politiques.

Et Letitia James en est une de premier plan: elle est à l'origine des poursuites pour fraudes lancées contre lui et ses deux fils, Donald et Eric Jr.

Ils ont tous trois été reconnus coupables d'avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des actifs de la Trump Organization - leurs gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs dans le monde entier - afin de bénéficier de prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d'assurance.

Au terme d'un procès ultra-médiatisé qui s'était tenu en 2024, Donald Trump avait été condamné à une amende pharaonique de 464 millions de dollars.

En août dernier, une cour d'appel de l'Etat de New York a annulé cette amende en invoquant un montant "excessif qui viole le huitième amendement de la Constitution des États-Unis", qui interdit les condamnations disproportionnées.

- Obama visé -

Le président a souvent déclaré que Letitia James devrait être poursuivie et qualifié cette magistrate afro-américaine de "corrompue" et "raciste".

Fin septembre, le procureur fédéral de Virginie Erik Siebert avait démissionné après avoir refusé d'engager des poursuites contre Letitia James. Donald Trump avait alors nommé Lindsey Halligan, pour le remplacer, évoquant le besoin d'un "procureur dur" pour seconder sa ministre de la Justice.

Donald Trump se défend d'avoir une "liste" de cibles. Reste qu'il a identifié une série de personnalités, élus, anciens conseillers ou magistrats, coupables, selon lui, de toutes sortes de malversations, mais surtout de s'être opposés à lui.

Le président américain a ainsi menacé le milliardaire philanthrope George Soros. Il a appelé publiquement à poursuivre le sénateur démocrate Adam Schiff, comme il l'a fait pour Letitia James.

Une autre bête noire de Donald Trump, son ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton, a lui vu son domicile perquisitionné par le FBI.

Le président américain s'en est aussi pris à Barack Obama, accusé de "trahison". Mais toute tentative de le traîner en justice pourrait se heurter à un principe d'immunité présidentielle récemment posé par la Cour suprême, à la demande de Donald Trump lui-même.

4 commentaires

  • 11:42

    M. Brassens dénoncait la peine de mort dans sa chanson.
    Vous n'avez pas du l'écouter depuis longtemps pour l'assimiler à cette situation.


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